À
 60 ans passés, ce général obscur se forge une réputation - mieux, une 
légende - au cours de l'une des batailles les plus sanglantes de la 
guerre. La République avait besoin d'un sauveur, elle s'en trouve un, au
 prix de quelques mensonges.
Pétain,
 vainqueur de Verdun. L'affirmation a tant de fois été répétée qu'elle 
est devenue une vérité. Même la déchéance et la condamnation du maréchal
 pour trahison, en 1945, n'ont pas réussi à ébranler cette affirmation 
admise par tous, sans jamais être démontrée. Un siècle après les 
événements, il est temps de s'interroger sur cette vulgate qui ne va pas
 de soi. Non, Pétain n'est pas le vainqueur de Verdun. Dans la mémoire 
favorable au général Pétain, construite dans l'entre-deux-guerres, le 
Picard apparaît comme un sauveur dès sa prise de commandement, le 25 
février 1916 à minuit. Selon les souvenirs de son chef d'état-major, 
Bernard Serrigny, les officiers en position auraient été soulagés à 
l'annonce de sa nomination. Le commandant Pineau, qui fait lui aussi 
partie de son état-major, soutient même que la situation s'améliore 
immédiatement sous le coup de cette nouvelle, « comme par enchantement 
». Pétain lui-même se donne le beau rôle, se prétendant prédestiné 
puisqu'il écrit, dans  La Bataille de Verdun , qu'il étudiait 
déjà les cartes de la région fortifiée avant que l'on ne fasse appel à 
lui. « Je considérais comme extrêmement probable ma désignation sur le 
front de Verdun », affirme-t-il. Or, cette figure du Pétain thaumaturge 
qui, par sa seule présence, rassurerait les combattants et redresserait 
les énergies, est une légende.
RENDONS À CASTELNAU...
Comme Pétain le reconnaît dans sa correspondance à sa maîtresse - « 
Il était moins cinq » -, la situation qui se rétablit in extremis le 26 
février ne doit rien à sa présence ni à ses ordres, mais au sacrifice 
des poilus, d'une part, et aux instructions du général de Castelnau, de 
l'autre. Depuis le 21 février et l'attaque d'une brutalité inouïe des 
Allemands sur la rive droite de la Meuse, le commandant en chef des 
armées françaises, Joffre, reste sur ses gardes, craignant que ce ne 
soit un piège, une manoeuvre destinée à ce qu'il y envoie ses réserves 
tandis que l'ennemi attaquera encore plus violemment ailleurs. Sous le 
choc, les troupes de Verdun refluent durant quatre jours. La chute de la
 citadelle paraît inévitable. Le 24 février, à 21 h 45, Joffre se décide
 à nommer Pétain à la tête de la défense de la région, mais en prévoyant
 l'installation de son état-major à Bar-le-Duc, bien au sud de Verdun, 
et en lui recommandant d'interdire le franchissement de la Meuse aux 
Allemands. Il semble donc avoir lui-même acté la chute prochaine de la 
rive droite aux mains de l'ennemi. En attendant, Pétain est convoqué au 
Grand Quartier Général (GQG) de Chantilly pour le 25 février à 8 heures 
du matin : c'est dire qu'il ne pourra pas se rendre à Verdun avant la 
fin de la journée. Or le temps presse.
Le général de Castelnau, l'adjoint de Joffre, ne tient plus en place.
 La situation est grave et les heures sont décisives. Aussi, il fait 
réveiller Joffre aux alentours de 23 heures et obtient l'autorisation de
 se rendre à Verdun pour apprécier la situation et y prendre les 
décisions qui s'imposent. Dans la nuit, par téléphone, et dans la 
matinée du 25, à Dugny - QG du général Herr, le commandant de la région 
fortifiée -, Castelnau multiplie les ordres : il y fait avancer le 20e 
corps, arrivé en renfort, mais que l'on n'a pas laissé passer sur la 
rive droite car la situation paraît perdue. On lui objecte que, si 
jamais le corps d'armée passe la Meuse, il risque d'être pris dans la 
nasse. Il suffira que les Allemands bombardent les ponts pour lui 
interdire toute retraite et l'anéantir.
Castelnau s'en moque et coiffe le commandement local pour pousser le 
20e corps en avant. À la fin de la journée, les renforts parviennent 
enfin aux défenseurs de Verdun, harassés par cinq jours et quatre nuits 
de combat. Le 26 février, l'offensive allemande est enrayée. Sans cette 
intervention énergique de Castelnau, la chute de la rive droite de la 
Meuse - dont le commandement local comme le GQG avaient déjà fait leur 
deuil - était inéluctable.
PÉTAIN A FAILLI RATER SON RENDEZ-VOUS AVEC L'HISTOIRE
Il se sent effectivement si prédestiné à la défense de Verdun que le 
24 février, à 16 heures, il quitte son cantonnement de Noailles (Oise) 
sans avertir son chef d'état-major de sa destination. Or, à 22 heures, 
un télégramme signé de Joffre annonce que la 2e armée doit se mettre en 
route, et convoque Pétain pour 8 heures à Chantilly ! Serrigny est 
catastrophé : il doit retrouver son chef au plus vite.
Le sachant homme à femmes et connaissant ses habitudes à l'hôtel 
parisien Terminus, face à la gare du Nord, Serrigny s'y précipite et 
retrouve son général en chemise de nuit et en galante compagnie autour 
des trois heures du matin. Après sa rencontre avec Joffre, Pétain passe 
la journée du 25 sur les routes enneigées, à tenter de rejoindre Souilly
 (Meuse), où Castelnau l'attend. Il y parvient à 19 heures et est 
investi de la défense de la rive gauche... comme de la rive droite avec 
effet à minuit et ordre de tenir bon. Mais les ordres, et notamment la 
montée en ligne du 20e corps d'armée, ont déjà été donnés. Bien sûr, 
pour les besoins du mythe, les défenseurs de Pétain tairont le rôle 
fondamental de Castelnau, ou essaieront de le diminuer au maximum. « On 
raconte volontiers, écrit Serrigny, que le général de Castelnau a joué 
dans la bataille un rôle capital ; qu'il a en somme rétabli les affaires
 avant l'arrivée du général Pétain. Lui-même le laisse entendre. En 
réalité ce jour-là son action se réduisit au changement de commandement.
 » C'est un peu fort.
PAS VRAIMENT CHARISMATIQUE
Toujours est-il que ce 25 février Pétain ne rétablit pas la situation
 par sa seule présence. La vérité est que ce soir-là il est seul avec 
Serrigny, son état-major étant bloqué sur les routes de Seine-et-Marne, 
recouvertes par 40 centimètres de neige. Pis : dans le froid glacial de 
la maison du notaire de Souilly, où il a pris momentanément ses 
quartiers, il attrape mal et se réveille le 26 avec une toux vive, une 
pneumonie pour les uns, une bronchite pour d'autres. Quoi qu'il en soit,
 il est contraint de garder le lit, mais cache ce triste sort à ses 
subordonnés, en dehors de Serrigny et du général de Barescut, sur qui 
repose l'organisation de la défense de Verdun. On est, en tout cas, très
 loin de la légende de l'homme qui, par son seul charisme, redonne 
confiance à la troupe.
UNE GLOIRE POLITIQUE FABRIQUÉE DE TOUTES PIÈCES
Au demeurant, les soldats ignorent à peu près qui est ce général. Ce 
n'est qu'avec le battage médiatique autour de la bataille de Verdun que 
Pétain devient un personnage connu et reconnu des Français. En février 
1916, sa réputation n'a rien à voir avec celle de mars. C'est d'ailleurs
 peut-être là une des sources du mythe associant Pétain et Verdun. Et 
Pétain n'est responsable de rien. S'il est flatté par la presse, qui lui
 tresse des lauriers de papier, la raison est purement politique. 
Jusqu'en 1916 en effet, Joffre veillait à ce que la presse ne vante 
aucun autre général que lui-même. Même Gallieni a vu son portrait 
censuré en 1915. La France ne devait avoir qu'un seul héros, et le 
gouvernement fermait les yeux parce qu'il estimait que la concurrence de
 popularité pouvait être un problème politique. Mais depuis l'offensive 
allemande à Verdun, tout change : la censure autorise les récits 
louangeurs, parce que la résistance acharnée de Verdun flatte l'orgueil 
national, mais aussi parce que la France se cherche une nouvelle étoile 
depuis que celle de Joffre n'illumine plus grand-chose.
Les politiques, exaspérés par Joffre, ses échecs répétés de 1915, et 
sa cécité sur la situation à Verdun malgré les avertissements qu'il a 
pris pour des intoxications de l'ennemi, en ont assez du « grand-père » 
et rêvent de s'en débarrasser. À la Chambre, dans la commission de 
l'armée, c'est la bronca contre Chantilly et le GQG. Même chose au 
Sénat, où Clemenceau tire à boulets rouges sur le haut commandement. Le 
gouvernement ne le soutient pas plus que la corde le pendu. Et si Joffre
 n'est pas remercié, c'est qu'il prépare une offensive sur la Somme, qui
 doit être décisive. On attend donc le résultat de cette bataille 
franco-britannique, en se promettant de lui régler son compte en cas 
d'échec.
Le rapport avec Pétain ? En autorisant les éloges sur le général 
chargé de la défense de Verdun, le gouvernement est tout simplement en 
train de préparer un successeur à Joffre dans l'opinion. À partir du 
moment où la bataille de Verdun devient le symbole de l'affrontement 
franco-allemand, les journalistes et politiques se précipitent à Souilly
 pour y rencontrer l'homme qui doit mener ce formidable combat. Ils y 
découvrent un général bourru, qui se répand en propos acrimonieux sur le
 GQG en général et sur le général en chef en particulier, se plaignant 
en permanence de n'avoir pas assez de moyens. 
Cela comble d'aise les adversaires de Joffre, qui s'en reviennent 
avec des munitions pour mener leur guerre de couloir. Maurice Barrès, 
dans  L'Écho de Paris , le décrit comme une sorte de messie, 
parlant de « majesté naturelle » : « Il tient dans ses mains le volant 
des destinées françaises. » Et Joffre ? Le sénateur Henry Bérenger, 
adversaire du général en chef, le compare à Gallieni, le vrai vainqueur 
de la Marne. Pichon, dans  Le Petit Journal , autre sénateur à 
la dent dure contre le haut commandement, vante son « esprit de décision
 » et la « netteté de son coup d'oeil ». Le capitaine Henry Bordeaux en 
rajoute au cas où le portrait ne serait pas assez reluisant : « Il force
 l'obéissance sans un mot, rien que par son attitude. Il prend 
naturellement l'ascendant sur tout ce qui l'entoure [...]. Il est créé 
et mis au monde pour le commandement. » Son portrait paraît en couleurs 
dans  L'Illustration , le 11 mars, puis en noir et blanc dans  Le Miroir ,
 le lendemain, et le QG de Souilly devient le lieu à la mode. Le 
président Poincaré s'y rendra à six reprises en 1916. Le général Pétain 
sait jouer le militaire aux manières rudes, le râleur qui parle vrai, et
 se crée de solides amitiés politiques, à gauche comme à droite. 
Officiellement, il se dit horripilé par la réclame faite autour de lui, 
mais il s'attache en même temps les services des écrivains Henry 
Bordeaux et Louis Madelin, ce qui démontre un sens aigu de la publicité.
 Passé du grade de colonel à celui de général d'armée en seulement deux 
ans, Pétain se sent pousser des ailes, « il se gobe », comme écrit le 
général Fayolle. Le colonel Jacquand, proche de Castelnau, le voit comme
 un prétentieux souffrant d'une « hypertrophie du moi ».
Il se prétend indifférent à l'opinion publique, mais il sait la 
capter pour entamer une épreuve de force avec Joffre afin d'obtenir plus
 de troupes. Son ordre du jour du 10 avril, ponctué d'un viril « On les 
aura », est à ce sujet un exemple achevé de communication politique. En 
réalité, le mot n'était pas de lui, mais de Serrigny, et Pétain avait 
hésité à le signer car il ne trouvait pas la formule rédigée en bon 
français. Il est vrai que « Nous les aurons » manquait de coffre et de 
puissance et, contrairement à « On les aura », n'aurait pas pu devenir 
un slogan national. L'ambitieux Pétain joue donc sa carte, mais celle-ci
 est jouée elle-même par les politiques qui préparent la relève de 
Joffre et portent aux nues cet inconnu pour éliminer le commandant en 
chef. La gloire de Pétain, qui apparaît en mars 1916, alors que la 
situation est toujours précaire, est donc une gloire fabriquée, 
politique, qui sert Pétain autant qu'elle se sert de lui. À l'époque, la
 manoeuvre n'est pas passée inaperçue. Joffre l'a vue venir à cent 
lieues, et les officiers supérieurs également : « J'ai la conviction 
qu'on chauffe un successeur dans la personne de Pétain », écrit ainsi le
 colonel Jacquand. Le soi-disant vainqueur de Verdun n'est qu'une arme 
dans la main des adversaires de Joffre. Une réputation, cela tient à peu
 de chose.
PANIQUARD EN CHEF ?
Avec ses demandes incessantes d'hommes et de matériel, celui que le 
GQG ne nomme plus que Philippe Auguste se rend naturellement 
insupportable à Joffre, qui, tout à la préparation de sa bataille de la 
Somme, voudrait que Pétain mène la bataille de Verdun à l'économie. 
Inquiet par la réclame faite autour de sa personne, Joffre décide de 
l'éloigner de Verdun en l'élevant, le 1er mai, au rang de chef du groupe
 des armées du centre. La défense de Verdun est alors confiée au général
 Nivelle, plus en phase avec la ligne de « défensive-agressive » du GQG,
 et qui promet de livrer bataille avec des moyens limités sans 
pleurnicher sans cesse auprès du gouvernement ou des parlementaires. 
Pétain ne s'y trompe pas : sa promotion n'est autre qu'un débarquement. 
Il le dit à un ministre de passage : « Voyez en moi un général relevé de
 son commandement. » Mais le Picard est coriace, et si Joffre s'adresse 
directement à Nivelle, court-circuitant Pétain, ce dernier se rend 
régulièrement à Souilly pour y superviser la bataille.
Pétain ne cesse de se montrer alarmiste, prédisant les pires 
catastrophes. D'un tempérament pessimiste et prudent jusqu'à la 
pusillanimité, il crie au loup et finit par soulever les craintes des 
politiques qui l'ont porté aux nues. Le 31 mai, à Saleux, lors d'une 
rencontre avec Poincaré et le chef de l'armée anglaise, Douglas Haig, il
 lâche que « Verdun sera pris », ce qui suscite la colère du président 
français, qui parle d'une « entreprise de démolition ». Témoin de la 
scène, Haig confie à ses carnets que « Pétain est un homme fini ». En 
juin, devant le président du Conseil effaré, il dira : « Nous sommes au 
bout du rouleau. » Dès le 3 mars, l'homme qui était chargé de défendre 
la rive droite s'était employé à concevoir un plan d'évacuation sur la 
rive gauche. Certes, un chef doit parer à toute éventualité, mais Pétain
 a une fâcheuse tendance à envisager le pire. Ainsi, le 7 mai, dans une 
lettre à Joffre, il estime que l'armée française s'use inexorablement et
 qu'elle finira par avoir le dessous ! En juin, sous les coups 
d'attaques redoublées des Allemands, il est même atteint d'une véritable
 panique. Il conseille à Nivelle de replier ses canons sur la rive 
gauche de la Meuse ! Le 23 juin, il téléphone au GQG : « La situation 
est grave à Verdun ; si on ne me donne pas quelques unités fraîches, je 
serai obligé de repasser sur la rive gauche. » Et il propose de 
commencer à évacuer l'artillerie. Nivelle, alors consulté, juge la 
situation sérieuse mais affirme qu'il tiendra. Évidemment, dans ses 
souvenirs, le général devenu maréchal ne dit pas un mot de ce 
catastrophisme que les historiens désireux de ne pas attenter à la 
grande figure ont eux aussi préféré taire.
Au fond, en tant que chef de l'armée de Verdun, Pétain n'a commandé 
que peu de temps, du 26 février au 30 avril 1916. Nivelle, lui, a 
officié du 1er mai jusqu'à la mi-décembre. Deux mois pour l'un, sept 
mois et demi pour l'autre. Plus encore, Robert Nivelle est le chef qui a
 relancé l'offensive et qui, de juillet à décembre, a repris le terrain 
perdu à l'ennemi de février à juin. Le 24 octobre, malgré les conseils 
de prudence de Pétain, une attaque menée par la division Mangin permet 
de reprendre le fort de Douaumont, tombé dans les premiers jours de la 
bataille. Dans la nuit du 2 au 3 novembre, le fort de Vaux est repris à 
son tour. Le 15 décembre, contre l'avis de Pétain, « affreusement 
restrictif » aux yeux de Mangin, Nivelle dégage définitivement la région
 fortifiée en repoussant les Allemands presque sur leurs bases de 
départ, fait 11 387 prisonniers et prend 115 canons.
Ces nouvelles sont alors saluées par la presse avec un vif enthousiasme. Robert Nivelle est encensé.  Le Petit Journal ,  Le Pays de France ,  L'Illustration ,  Le Rire rouge 
 publient des portraits de ce formidable général qui a repris le terrain
 concédé aux Allemands. Et, à l'époque, c'est bien lui le vainqueur de 
Verdun ! Le 29 août, Joffre soutient cette thèse qui permet de diminuer 
le rayonnement de son principal rival à la tête du GQG : « Quant au 
sauveur de Verdun, c'est Nivelle. » Des années plus tard, dans ses  Mémoires ,
 il n'en démord pas : « Si l'histoire me reconnaît le droit de juger les
 généraux qui opérèrent sous mes ordres, je tiens à affirmer que le vrai
 sauveur de Verdun fut Nivelle, heureusement secondé par Mangin. » En 
décembre 1916, une nouvelle étoile brille au firmament militaire, qui 
rejette Pétain dans l'obscurité. Se félicitant de cette éclipse, Joffre 
s'adresse sans ménagement à Pétain : « Vous aurez beau faire, il en sera
 ainsi, vous serez le battu, Nivelle le vainqueur de Verdun ! » Cela 
n'est pas faux, mais Joffre ignore le discrédit qui pèsera bientôt sur 
la mémoire de Nivelle. L'artilleur, qui s'impose en décembre à la tête 
du GQG, remplaçant Joffre et coiffant Pétain, se déconsidère en effet 
lors de l'offensive du Chemin des Dames, en avril 1917. Remplacé par 
Pétain le 15 mai, Nivelle a fait tomber dans la boue de l'Aisne les 
lauriers de vainqueur qu'il a gagnés sur la Meuse. Pétain n'a eu qu'à se
 baisser pour les ramasser. La légende et la propagande feront le reste.
 Ces querelles de chefs à l'ego surdimensionné ne doivent cependant pas 
dissimuler l'essentiel : les seuls vainqueurs de Verdun, ce sont les 
poilus et les 163 000 tués d'une bataille de trois cents jours.
source: https://www.historia.fr/ 

 
