mardi 17 novembre 2015

Quelques photos du rassemblement du 11 novembre 2015 à Primelin






Le 11 novembre 2015 dans la presse

Ouest France le 12 novembre 2015



Le Télégramme le 14 novembre 2015


Discours de la Libre Pensée 29 le 11 novembre 2015


« La liberté commence où l’ignorance finit »

Victor Hugo – Poème Océan dans La Légende des siècles

Amis, Citoyens, Camarades,

Je vous apporte ici le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée et je remercie les associations amies présentes.

Il y a 101 ans commençait la plus effroyable des guerres qui allait dévaster le monde, le continent européen et les peuples. Le bilan est celui d’une barbarie jamais égalée à l’époque et qui sera amplifiée dans les guerres suivantes.

Il y eut 70 millions d’hommes mobilisés sous l’uniforme, 10 millions de soldats tués, 9 millions de civils assassinés. Un soldat sur 10 a connu l’emprisonnement dans les camps pendant la guerre. En France, ce sont 1 400 000 de soldats tués, 300 000 civils assassinés et 4 300 000 soldats blessés. La saignée fut telle que la France a perdu un quart de ses hommes de 18 à 24 ans.

La guerre ravageait tous les pays. Par exemple, il y eut entre 2,5 et 5 millions d’Ottomans tués, soit de 20 à 40% de la population de l’Empire. Avant 1914, les Arméniens représentaient 20% de la population anatolienne. Après 1915, ils n’étaient plus que 2%.

Il y a 101 ans, les économies et les pays furent ruinés dans cette gigantesque barbarie. Les dépenses de guerre représentaient, durant le conflit, un quart des budgets des Etats en conflit. Le paradoxe, mais en est-ce un véritablement ?,  est que cette guerre fut d’abord européenne et déboucha sur la ruine de l’Europe. Deux géants allaient naître de ce conflit : les États-Unis et la Russie soviétique.

Les Etats-Unis d’Amérique furent les véritables gagnants de ce conflit. Avant-guerre, ils étaient classés économiquement derrière le Portugal et militairement, ils furent battus par Pancho Villa dans le conflit avec le Mexique. Après la Première Guerre mondiale, ils commençaient à dominer le monde et à imposer leurs intérêts sur tous les continents.
Le capitalisme portait en lui la guerre comme la nuée porte l’orage.

Mais de cette guerre abominable allait aussi naître le mouvement des peuples qui, des décennies plus tard, mettrait en branle l’indépendance de l’Afrique du Nord, de l’Afrique noire et de l’Asie. Les troupes dites coloniales, soit 600 000 hommes, avaient pu mesurer les faiblesses des armées impérialistes. Les colonisés engageaient un mouvement où ils allaient surmonter leur peur pour gagner leur liberté.

Il y a 101 ans, durant tout le conflit, des centaines de milliers de chinois, d’indochinois, de marocains, de tunisiens, d’algériens et de malgaches furent littéralement déportés de leurs pays d’origine pour travailler dans les usines à l’arrière du front. Ils avaient interdiction de se mélanger aux autres travailleurs, car le Service des travailleurs coloniaux au Ministère de la guerre craignait, je cite textuellement : « qu’ils ne prennent goût aux boissons fortes et aux femmes blanches et ne découvrent les grèves et les syndicats ». Pas de chance ! C’est ce qui arriva précisément.

Dans le déclenchement du conflit les torts furent largement partagés entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie d’un côté et la Triple Alliance (France, Grande –Bretagne, Russie) de l’autre. Chacune des puissances voulaient gagner des parts de marchés et accroitre sa domination coloniale sur les peuples opprimés. On croyait mourir pour la Patrie, on mourait pour les industriels.

lundi 16 novembre 2015

Interventions des organisations amies au rassemblement pacifiste le 11 novembre 2015 à Primelin

Intervention de la 4ACG 
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En ce jour de commémoration des victimes des guerres, la 4ACG tient à y associer les fusillés pour l’exemple de la guerre 14-18.

La 4ACG – association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre - dit dans sa charte des valeurs et objectifs :
Qu’elle est une association laïque, indépendante de toute institution politique, philosophique ou religieuse. Elle refuse la violence et la guerre comme moyen de résolution des conflits, car générant toujours une spirale qui conduit fatalement à la barbarie. 
 
Entre 1914 et 1918, plus de 650 soldats ont été fusillés « pour l’exemple ». Une quarantaine, seulement, a été réhabilitée à ce jour.

Notre président a écrit le 17 octobre à Monsieur Jean-Marc TODESCHINI , secrétaire d’état auprès du Ministre de la défense, chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire. Il lui demande de participer à la réhabilitation de ces soldats fusillés pour l’exemple. Réhabilitation n’est pas un mot qui fait injure à la mémoire de notre peuple, c’est un mot qui l’honorerait s’il décidait de le prononcer.
Ces soldats ne se sont pas déshonorés, n’ont pas été des lâches.
Etant allés, simplement jusqu’à l’extrême limite de leurs forces, ils ont été désignés et jugés par l’arbitraire militaire.
Nous vous demandons la réhabilitation globale de ces fusillés pour l’exemple, afin de réunir enfin toutes les victimes de cette immense boucherie impitoyable. Plus de bons ou de mauvais morts. Seulement des morts.
La 4ACG demande que la République rende hommage à tous les fusillés pour l’exemple, par tous les moyens qu’elle déciderait, pour que leur mémoire soit honorée et perdure dans l’histoire de notre pays.
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Intervention du Mouvement de la Paix
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11 Novembre:Commémoration certes, rassemblement pacifiste surtout !
Ce rapprochement ainsi énoncé, revendiqué, n'est pas commun. C'est un moment qu'il faut donc d'autant plus valoriser.
Valoriser, pour lui donner une portée à la mesure du défi toujours d'actualité, plus d'un siècle après, plus de vingt siècles derrière nous.

Ce défi nous est familier ; C'est Non à la guerre, non aux guerres
Maudite soit la guerre, les guerres

Il n'y a pas de message moins ambigu, plus clair, et toujours actuel, tant l'essence des guerres est toujours et encore la recherche de dominations pour empêcher les peuples de vivre en harmonie. 
C'est ce message qu'ont portés jusqu'au sacrifice ultime les « Fusillés pour l'exemple » que nous honorons aujourd'hui.

Notre aversion de la guerre, c'est ce que nous soulignons ensemble devant ce monument particulier qui symbolise le message intemporel de paix , de façon très expressive.

Ce message doit être reconnu comme tel, et promu. Promu pour la portée humaniste qui sied aussi à cette cérémonie.
Un humanisme qui devrait transcender les étiquettes philosophiques, idéologiques, religieuses...
Un humanisme libéré de postures stigmatisant es... sinon , comment vouloir bâtir un monde juste qui reconnaisse, qui admette les différences, voir en fasse une richesse ?

Voilà la matrice de notre démarche au Mouvement de la paix.
C'est la matrice de notre action. Cette action honore tout ce qui œuvre à la concorde, à la Paix :
Ce faisant, et pour être entier, nous nous autorisons, en ces circonstances, à dénoncer les glorifications et autres fanfaronnades militaristes qui ont cours au plus haut niveau de l'état dans le contexte actuel de relents guerriers.

C'est aussi le sens de notre association à ce rendez-vous du souvenir et de la mémoire.
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Intervention de l'UEP
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La guerre de 14-18 dont nous commémorons aujourd'hui l'armistice fut une vraie boucherie. A l'horreur des millions de morts jonchant les champs de bataille s'ajoute l'abomination des fusillés pour l'exemple. Près de 1000 peut être pour notre pays pour lesquels nous nous associons à la Libre Pensée pour demander qu'une loi de réhabilitation collective vienne enfin mettre un terme à la flétrissure de leur mémoire et l'opprobre jetée sur leurs familles.

La der des ders pensait-on alors. Et pourtant combien de guerres le monde a t-il connues depuis lors. Toutes plus atroces les unes que les autres. Des guerres qui nous percutent de plein fouet, nous qui nous en croyions préservé, avec aujourd'hui ces enfants morts noyés que l'on retrouve sur les plages -on n'est pas près d'en oublier les images- ces flots de réfugiés qui frappent à notre porte provoquant un développement dangereux de réactions xénophobes et racistes.

Violentes par nature les guerres répandent la violence.

Dans le monde violent dans lequel nous vivons, plus que jamais notre devise « si tu veux la paix prépare la paix » trouve sa pertinence.

Préparer la paix, c'est poser un regard lucide sur la réalité du monde. Prendre conscience que la profonde inégalité qui préside à la répartition de ses richesses est en soi d'une extrême violence, elle même à l'origine de bien des conflits.
Ainsi il faut savoir qu'aujourd'hui les 1% des plus nantis du monde détiennent à eux seuls 50% de la richesse mondiale quand les 80% les plus pauvres se répartissent les miettes (moins de 6%) et l'écart ne cesse d'augmenter depuis la crise .
Combattre la violence du monde c'est d'abord dénoncer le système aujourd'hui mondialisé qui engendre de telles disparités, condamner le désir sans retenue de l'argent qui commande, la dictature subtile du capital érigé en idole.

Préparer la paix, c'est aussi dénoncer l'absurdité du surarmement du monde (plus de 1700 milliards de dollars en 2015) quand on sait que le dixième de cette somme affecté pendant dix ans à des programmes alimentaires et sanitaires permettrait d'éliminer la faim et nombre de maladies infectieuses qui sont les premières sources d'insécurité des familles démunies.

Préparer la paix c'est encore refuser le chantage à l'emploi pour justifier nos ventes d'armes à l'exportation. Non, on ne construit jamais de paix durable en pourvoyant en armes les parties en conflit, et ceux qui les fabriquent pourraient être mieux employés à produire d'autres biens, véritablement utiles à la société.

Préparer la paix c'est avant tout un travail à mener auprès des enfants. Pour un effet durable, les graines de la paix c'est dans la tête et le cœur de chaque enfant qu'il faut les faire germer. Leur apprendre à vivre ensemble, à trouver des issues civilisées à leurs conflits c'est cela l'éducation à la paix, une éducation que l'on souhaiterait voir inscrite au programme de toutes les écoles.

Préparer la paix, « vaste programme ! » aurait dit le général. « Et alors ? » aurait répondu le colibri, « raison de plus pour s'y atteler sans attendre. Ce que je peux faire n'est peut être pas grand chose, mais je fais ma part »

Notre présence ce matin devant le monument de Primelin témoigne de notre volonté à tous de progresser vers un monde de paix , alors , à l'instar du colibri, nous aussi, continuons à faire notre part.