vendredi 27 novembre 2020

Retrait du projet « Sécurité Globale ». Entretien de Christian EYSCHEN (La Raison) avec Maître Arié ALIMI

 




La Raison : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?


Maître Alimi
 : Je suis né à Sarcelles. J’ai vécu dans les quartiers populaires jusqu’à la faculté de droit à Assas sur Paris. Je me suis engagé politiquement contre le GUD. Et depuis je suis militant anti- raciste. J’ai rejoint la LDH en 2015 à la suite de l’affaire Rémi Fraisse dont je m’occupe toujours; Je suis très investi dans les affaires de violences policières (Jerome RodriguesGenevieve Legay, Cedric Chouviat, près d’une cinquantaine de dossiers en cours) et de plus en plus en droit de la presse.

La Raison : Vous êtes dans les initiateurs de la mobilisation contre la proposition de loi sur la Sécurité générale. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Maître Alimi : Avec la LDH et les syndicats de journalistes nous avons considéré qu’il était primordial d’organiser la mobilisation contre la loi sécurité Globale et le nouveau Schéma National du Maintien de l’ordre ; ce texte s’inscrit dans une continuité législative sécuritaire visant à réduire l’Etat de droit et les libertés fondamentales.

La Raison : Les médias ont surtout mis en avant la question de l’article 24.Quelle menace cet article fait peser sur le métier de journaliste et sur les libertés ?

Maître Alimi : L’article 24 aura pour conséquence de modifier le comportement journalistique et de permettre les interpellations de journalistes ou de citoyens lorsqu’ils filmeront. C’est la liberté de la presse qui est menacée mais également la possibilité d’obtenir des preuves en matière de violences policières.

La Raison : Y-a-t-il d’autres problèmes importants et menaces graves dans cette proposition de loi ?

Maître Alimi : Oui, toute la loi. Avec notamment l’instauration de la surveillance généralisée avec les drones et la centralisation des images de camera piétons sur les uniformes à des fins de communication immédiate par la Préfecture de police. L’économie générale du texte c’est voir pour l’Etat sans être vus par les citoyens. Par ailleurs le transfert du pouvoir régalien de la sécurité de la police nationale vers les polices municipales et les entreprises de sécurité privées

La Raison : Comment voyez-vous la suite de la mobilisation démocratique pour faire échouer ce projet rétrograde ?

Maître Alimi : Une mobilisation massive autour de valeurs communes, les libertés, la Marche des Libertés. Un décryptage permanent de la population dans les médias. Cela commence à craquer notamment du côté du Sénat avec Monsieur le Sénateur Bas, qui vient de critiquer publiquement l’article 24. Nous pouvons gagner;

La Raison : Voulez-vous rajouter quelque chose pour nos lecteurs ?

Maître Alimi : Je crois qu’il est temps de croire à nouveau en la capacité politique des forces progressistes de ce pays qui doivent se réunir autour des valeurs essentielles. Nos libertés

(Propos recueillis par Christian Eyschen)


source: https://www.fnlp.fr/