La coordination quimpéroise, constituée, depuis plusieurs semaines, contre les projets de loi - notamment de sécurité globale -, s’élargit. Un nouveau rassemblement est prévu ce samedi, à 14 h, place Saint-Corentin.
« Ces lois sont dangereuses pour l’ensemble des libertés, pas seulement celles de la presse. Il est plus qu’urgent de faire savoir ce qui se passe. Notamment faire la lumière sur la tactique mise en place pour empêcher, dès maintenant, la contestation sociale qui va surgir - le gouvernement le sait bien - en sortie de pandémie ».
Mercredi soir, des représentants des organisations syndicales et associations humanistes regroupés dans la coordination quimpéroise (Libre pensée, LDH, Solidaires, NPA, CNT, PCF) parlent d’une même voix et avec une gravité ne tenant pas de la harangue. Rejointe par l’UL CGT et le collectif Arts et Culture, cette coordination regroupe désormais une vingtaine d’organisations. Ses membres portent un regard transversal sur l’ensemble des lois et décrets que le gouvernement adopte au fil des mois. Ils soulignent un cumul de lois liberticides comme n’en a jusqu’à présent pas connu le fonctionnement de cette cinquième République.
Faire savoir ce qui se passe
« Le rassemblement de samedi est, bien sûr, une nouvelle expression de notre contestation. Mais il nous paraît extrêmement urgent de faire savoir ce qui se passe aux Quimpérois ainsi qu’aux parlementaires du secteur. Certains disent des choses ici et vote le contraire à Paris ! »
« Un véritable arsenal liberticide est mis en place depuis des mois : ces lois vont rester et formater la société française »
La coordination dénonce en premier lieu un « effet d’aubaine » qu’offrirait la situation sanitaire : « Nous vivons dans un état d’urgence qui devient la norme. Il faut en prendre conscience. La dynamique actuelle dessine l’installation d’un État policier ». Projet de loi de sécurité globale, projet de loi présenté comme confortant le respect des principes de la République, Décret modifiant le Code de la sécurité intérieure : « Un véritable arsenal liberticide est mis en place depuis des mois. Nous disons attention : ces lois vont rester et formater la société française ».
Mise à mal des espaces de contre-pouvoir
Pour décrire la synchronisation de cet assaut gouvernemental dans le champ des contre-pouvoirs sociaux, les représentants d’organisations syndicales rappellent, par exemple, la disparition au cœur des entreprises, puis maintenant des administrations, d’instances paritaires ayant vocation à protéger les salariés telles que le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
« Il y a, sur plusieurs fronts, une remise en question des droits fondamentaux. Cette destruction des espaces de régulation démocratique n’est pas de bon augure ».
La coordination annonce l’organisation d’une sorte de forum public au printemps, composé de stands montés sur une place de la ville et qui aura vocation à informer les Quimpérois dans le détail et dans l’échange.