Intervention
de Jean MIOSSEC au nom de la 4ACG
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La
4acg, l' Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis
Contre la Guerre, a pour but, à partir du travail de mémoire sur la
guerre d'Algérie, de témoigner et d'oeuvrer pour la paix. A cet
effet, les membres de l'association financent des actions de
solidarité en Algérie et dans les pays, comme la Palestine ou la
Syrie, qui souffrent de la guerre.
La
4acg s'associe, comme les années précédentes, au combat mené par
la Libre Pensée et les associations ici présentes, pour que la
France réhabilite officiellement les fusillés pour l'exemple de la
guerre 14-18.
Il
ne suffit pas de dénoncer l'inhumanité de la guerre. Il nous faut
ensemble agir pour la paix entre les nations. Nous nous réjouissons
de l'adoption du Traité d'interdiction des armes nucléaires par les
Nations Unies, à travers le vote de 122 Etats sur 192, le 7 juillet
de cette année.(...) . Nous nous félicitons aussi de l'attribution du
Prix Nobel de la Paix 2017 à la « Campagne Internationale pour
l'Abolition des Armes Nucléaires », l'ICAN.
La
France, malheureusement, n'avance pas dans ce sens. Le gouvernement
se prépare à porter le budget annuel de défense de 32 à 42
milliards d'ici 2020. Il propose de doubler les dépenses pour les
armes nucléaires : celles-ci passeraient de 3, 5 à 6 milliards
par an d'ici 2020.
Nous
demandons au gouvernement de réduire ces dépenses militaires et de
ratifier dès maintenant le Traité d'interdiction des armes
nucléaires. (...). La seule
chose juste, c'est la paix ». Oeuvrons pour la paix, la
fraternisation entre les peuples.
Intervention
de Hervé COLIMARD pour
Fraternité
Douarnenez
Comme
dans les vraies guerres, ce sont les civils qui paient le lourd
tribut avec son cortège de morts, de drames, de souffrances…
Comme
dans les vraies guerres, ce sont les pauvres, les plus démunis, les
faibles qui frappent à nos portes pour nous demander aide et soutien
et partager un peu de notre pain.
En
son temps, l'état et le capital ont su organiser l'accueil des
migrants pour les utiliser dans les mines de charbon, dans les usines
de production automobiles, pour ramasser nos poubelles et construire
nos maisons etc...
Souvenons
nous de ces étrangers qui se sont battus pour nos libertés contre
la barbarie de la bourgeoisie, du capital, du fascisme. Ils ont été
des héros de la Commune de Paris, des milliers à être sacrifiés
dans les tranchées de 14-18, d'autres ont eu leur nom placardé sur
les murs de Paris sur l'affiche rouge.
Ce
sont les marchands de canons (la France est 4ème exportatrice
d'armes au monde), c'est la famine et la misère extrême (faut-il
rappeler ici les méfaits de l'exportation des poulets Doux en
Afrique ?), c'est la cupidité du grand bourgeois capitaliste breton
Vincent BOLORE qui poussent des populations entières sur les chemins
de l'exil.
Aujourd'hui
où l'état Français et l'Europe ont déclaré une guerre sans merci
et non avouée mais bien réelle aux réfugiés, nous organisons la
résistance pour accueillir dignement nos soeurs et nos frères
étrangers.
"Le
capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage."
Jean Jaurès
Lecture
d'un texte de Jean Giono
"Refus
d'obéissance"
par
Daniel CARDUNER pour la CNT-29
(Confédération
Nationale du Travail)
« La
guerre n'est pas une catastrophe, c'est un moyen de gouvernement.
L'état capitaliste ne connaît pas les hommes qui cherchent ce que
nous appelons le bonheur, les hommes dont le propre est d'être ce
qu'ils sont, les hommes en chair et en os; il ne connaît qu'une
matière première pour produire du capital.
Pour
produire du capital, il a à certains moments, besoin de la guerre,
comme un menuisier a besoin d'un rabot, il se sert de la guerre.
L'enfant, les yeux bleus, la mère, le père, la joie, le bonheur, I'
amour, la paix, l'ombre des arbres, la fraîcheur du vent, la course
sautelante des eaux, il ne connaît pas. ( ... ) Il ne reconnaît pas
dans son état, dans ses lois le droit de jouir des beautés du monde
en liberté. Economiquement il ne peut le reconnaître . Il n'a de
lois que pour le sang et pour l'or. Dans l'état capitaliste, ceux
qui jouissent ne jouissent que de sang et d'or ( … ) L'état
capitaliste nous cache gentiment le chemin de l'abattoir ( ... ) .
… Nous
savons donc maintenant très nettement de quoi il s'agit .L'état
capitaliste a besoin de la guerre.C'est un de ses outils.On ne peut
tuer la guerre sans tuer l'état capitaliste .... Il n' y a qu'un
seul remède: notre force .Il n'y a qu'un seul moyen de l'utiliser:
la révolte.
Je
préfère vivre. Je préfère vivre et tuer la guerre, et tuer l'état
capitaliste ( ... ) je ne veux pas me sacrifier. Je n'ai besoin du
sacrifice de personne.
Je
te reconnais, Deveudeux, qui as été tué à côté de moi devant la
batterie de l'hôpital, en attaquant le fort de Vaux. Ne t'inquiète
pas, je te vois. Ton front est là bas sur cette colline posé sur le
feuillage des yeues, ta bouche est dans ce vallon. Ton oeil qui ne
bouge plus se remplit de poussière dans les sables du torrent. Ton
corps crevé, tes mains entortillées dans tes entrailles, est
quelque part là bas sous l'ombre, comme sous la capote que nous
avions jetée sur toi parce que tu étais trop terrible à voir et
que nous étions obligés de rester près de toi, car la mitrailleuse
égalisait le trou d'obus au ras des crêtes. ( ... )
Je
te reconnais, Jolivet, qui as été tué à côté de moi devant la
batterie de l'hôpital en attaquant le fort de Vaux. Je ne te vois
pas car ton visage a été d'un seul coup raboté, et j'avais des
copeaux de ta chair sur mes mains, mais j'entends, de ta bouche
inhumaine, ce gémissement qui se gonfle et puis se tait, ( ... )
Je
ne peux pas oublier que vous avez été des hommes vivants et que
vous êtes morts, qu'on vous a tués au grand moment où vous
cherchiez votre bonheur, et qu'on vous a tués pour rien, qu'on vous
a engagés par force et par mensonge dans des actions où votre
intérêt n'était pas. Vous dont j'ai connu l'amitié, le rire et la
joie. Je ne peux pas oublier que les dirigeants de la guerre ne vous
considéraient que comme du matériel. Vous dont j'ai vu le sang,
vous dont j'ai vu la pourriture, vous qui êtes devenus de la terre,
vous qui êtes devenus des billets de banque dans la poche des
capitalistes, je ne peux pas oublier la période de votre
transformation où l'on vous a bâchés pour changer votre chair
sereine en or et sang dont le régime avait besoin.
Et
vous avez gagné. Car vos visages sont dans toutes les brumes, vos
voix dans toutes les saisons, vos gémissements dans toutes les
nuits, vos corps gonflent la terre comme le corps des monstres gonfle
la mer. Je ne peux pas oublier. Je ne peux pas pardonner. Votre
présence farouche nous défend la pitié. Même pour nos amis, s'ils
oublient (... )
Je
refuse d'obéir. »
Jean
Giono.
"Je
ne peux pas oublier", extraits
de Refus d'obéissance. Edition La
Pléiade.
La 1ère édition de Refus d'obéissance date de 1934.Giono
est allé en prison (à Marseille) pour ce texte et pour son refus de
partir à la guerre, en 1939.
Intervention
de Hugo GRIMAL-PAOLI
pour
la Ligue des Droits de l'Homme (LDH-BMO)
"Le
centenaire de la Grande Guerre doit, pour la Ligue des droits de
l’Homme, être l’occasion de réintégrer pleinement dans la
mémoire nationale les fusillés pour l’exemple, les mutins de
1917, les volontaires étrangers engagés dans l’armée française
et les soldats originaires des colonies.
Dans
le prolongement de l’affaire Dreyfus, la LDH a, dès le lendemain
de la Première Guerre mondiale, dénoncé les injustices commises
par les tribunaux militaires et obtenu la réhabilitation d’un
certain nombre de fusillés pour l’exemple.
La
LDH demande au président de la République, Emmanuel Macron, de
marquer ce centenaire par un acte fort vis-à-vis de tous ceux qui
n’ont pas encore été réhabilités, qui ont été victimes
d’ordres arbitraires et injustes alors qu’ils voulaient, comme
l’avait demandé Jaurès, être traités comme des citoyens sous
l’uniforme. Leurs noms doivent être tous transcrits sur les
monuments aux morts, leurs sépultures doivent être identifiées et
dignement traitées, le transfert de leurs restes dans les communes
dont ils étaient originaires doit contribuer à leur rendre justice.
L’intelligence
et la vertu abhorrent la guerre, à nous de construire la paix et de
la garantir.
Liberté,
Égalité, Fraternité, Justice et Paix !"