La
campagne de l’épiscopat
catholique en France, contre le projet de mariage pour tous, a
clairement montré que l’Eglise catholique a jeté toutes ses forces pour
tenter de faire échouer ce projet de loi gouvernemental. De
la prière du 15 août 2012 dans les églises à la manifestation du 13
janvier 2013 à Paris, la Curie romaine s’oppose frontalement à
l’aspiration égalitaire et démocratique concernant l’union
librement consentie et contractée entre êtres humains.
Les
Évêques, en utilisant
le réseau de l’enseignement catholique privé, ont fait voler en
éclat la supercherie de la loi Debré. Celle-ci avait prévu une « liberté de conscience »
pour les élèves et les
parents qui utiliseraient les services de l’enseignement privé sous
contrat. Ce principe de liberté de conscience a été perverti par la loi
Debré. Il était cependant la
« pilule » nécessaire (la seule que n’ait jamais acceptée
véritablement l’Eglise catholique) pour que les fonds publics se
déversent massivement pour des écoles catholiques
pratiquant le « caractère propre » catholique.
Le « caractère
propre » de l’enseignement catholique est le catholicisme, ce
qui est conforme aux missions des œuvres de l’épiscopat. Au risque de
déplaire aux partisans de la « laïcisation
et de la démocratisation » de l’Eglise, l’enseignement
catholique est et demeure un outil majeur dans la volonté cléricale de
ré-évangéliser la société et les Institutions. La
manifestation du 13 janvier 2013 l’a simplement démontrée.
Les
milliards versés sur
les fonds publics sont donc une violation flagrante de la Loi de
Séparation des Églises et de l’Etat du 9 décembre 1905 qui prohibe le financement public des cultes et des activités religieuses.
On ne peut trier le
« bon grain » catholique de l’ivraie cléricale
C’est
tout l’enseignement
catholique qui s’est engagé, sous une forme ou sous une autre, pour
assurer la mobilisation de cette manifestation réactionnaire.
L’Épiscopat, tout entier, s’est mobilisé contre le mariage pour
tous. Certains Évêques ont battu le pavé parisien, d’autres ont
salué, d’autres encore ont prié pour son succès. Tous ont été des
militants actifs de la cause catholique et cléricale. Et c’est
bien normal, cela est conforme à leurs engagements. Il en est de
même pour l’enseignement catholique considéré comme succursale. Le
journal La Croix confirme, dans son
édition du 14 janvier 2013, que le Vatican « a apporté un soutien discret mais déterminé à la stratégie mise en œuvre par l’épiscopat français face au projet de mariage
homosexuel ».
La
Fédération nationale de
la Libre Pensée ne reproche pas à l’Eglise catholique d’agir pour
ses intérêts et pour défendre ses positions. La Libre Pensée reproche,
par contre, à l’Etat et aux Collectivités territoriales
publiques de financer largement les activités religieuses, en
subventionnant l’école de quelques-uns avec l’argent de tous, au mépris
des lois laïques.
La Libre Pensée ne suivra
pas les « accommodements » de « laïques » égarés qui réclament « une bonne application de la loi Debré » en supprimant les subventions
publiques pour les seuls établissements catholiques trop marqués par leur catholicisme.
La défense de la
Laïcité impose l’abrogation de la loi Debré !
Il
s’agit là de la
Démocratie, de la République et de l’application pure et simple des
principes qui garantissent la laïcité de l’Ecole publique et de l’Etat.
Mariage pour tous,
adoption des enfants, Procréation Médicalement
Assistée et Gestation pour autrui pour tous ceux qui le souhaitent ! C’est cela l’Egalité républicaine.
La
Libre Pensée rappelle
les termes de son communiqué du 21 novembre 2012. Elle est pour que
tous ceux qui souhaitent s’unir civilement - quel que soit leur sexe -
puissent le faire librement. En matière d’adoption, de
Procréation Médicale Assistée : tous les couples doivent être égaux.
Il ne saurait être question
de nier une évidence scientifique : un enfant se conçoit à partir d’un élément « mâle » et d’un élément « femelle ».
Mais
l’Eglise catholique,
et à sa suite, toutes les religions monothéistes, commettent un abus
de droit en indiquant que cela induit qu’il doit y avoir
obligatoirement un « père » et une
« mère » pour former une famille. On ne peut déduire que le
fait de nourrir, élever, instruire, éduquer un enfant, et le conduire à
son émancipation, impose qu’on le réduise à
la conception biologique de sa naissance.
On ne naît pas être
humain, on le devient
C’est
pourquoi la Libre
Pensée se prononce favorablement pour la Gestation pour autrui pour
tous les couples, quelle que soit leur composition, qui n’ont pas
d’autres moyens pour avoir des enfants, dans les mêmes règles
que celles pratiquées pour le don du sang et des organes. : aucune
mercantilisation du corps et de ses éléments.
La
Libre Pensée rappelle à
l’Eglise catholique que la forme des familles n’a cessé d’évoluer au
cours des siècles. Ce qui était vrai hier, ne l’est plus aujourd’hui.
Il suffit de lire « Le Chevalier, la
Femme et le Prêtre » de Georges Duby pour s’apercevoir
que la forme, revendiquée aujourd’hui par l’Eglise, du couple et du
mariage s’est imposée autour de l’an mille, à la
demande des seigneurs féodaux, pour fixer le cheptel des serfs.
Avoir
les yeux fixés sur le
passé, comme le font les religions, c’est interdire aux générations
futures de s’émanciper des contraintes passées. C’est la Réaction au
sens littéral du terme.
La
Libre Pensée
appelle tous les démocrates, les laïques et les républicains à se
mobiliser, sous les formes qu’ils décideront librement, pour mettre en
échec les prétentions cléricales des différentes religions
monothéistes.
La Fédération
Nationale de la Libre Pensée les assure de son soutien indéfectible.
Paris, le 17 Janvier
2013