Après le droit au divorce et le mariage pour tous ; pour le droit à l‘IVG, le 8ème amendement est abrogé en Irlande :
Une nouvelle éclatante victoire du peuple irlandais.
La Fédération nationale de la Libre Pensée se félicite de l’éclatante victoire du OUI, à plus de 66%, au référendum organisé le vendredi 25 mai 2018, en vue d’abroger le 8ème amendement de la Constitution de la République d’Irlande qui prohibait de fait tout avortement en protégeant « l’enfant à naître » au nom de son droit à la vie « égal à celui de la mère».
L’avortement, passible de la prison à vie entre 1861 et 2013, et de 14
ans de détention depuis, va ainsi être légalisé en Irlande.
Le projet de loi publié avant le référendum prévoit que l’IVG
pourra être pratiquée sans justification pendant les douze premières
semaines de grossesse ; jusqu’à vingt-quatre semaines en cas de risque
grave pour la santé de la mère ; et ensuite seulement en cas d’anomalie
fœtale.
La Libre Pensée
adresse ses salutations les plus fraternelles au peuple de toute
l’Irlande, à toutes les organisations démocratiques, de droit des
femmes, aux associations laïques, humanistes, athées, qui ont œuvré pour
qu’un tel résultat soit enfin possible.
Une nouvelle fois, le peuple irlandais s’est prononcé.
Une nouvelle fois, l’Eglise catholique a subi une défaite.
- En septembre 1983, l’appareil de l’Eglise catholique, encore omnipotent, avait réussi à faire voter à 66,9 % le 8e amendement à la Constitution
qui interdisait l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste, même si
le bébé souffrait de malformation. Cadenassée dans la loi suprême, la
prohibition devenait impossible à annuler par la loi.
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En novembre 1995, la République d’Irlande devint le dernier pays
européen à légaliser le divorce, par une faible marge de 0,6%, qui
deviendra le 15e amendement à la Constitution irlandaise.
- En mai 2015, le vote en faveur du mariage pour tous rappelait la très forte baisse d'influence de l'Eglise.
-
En 2009, un rapport dévastateur concluait que la hiérarchie catholique
avait systématiquement étouffé les abus physiques et sexuels commis dans
plusieurs dizaines d'écoles et d'institutions que le principe de
subsidiarité lui avait confiée. L'omerta avait duré pendant des
décennies. Les récurrents scandales de pédophilie, la découverte de
corps d’enfants et de nouveaux nés à Tuam, en 2014, ont profondément
changé la donne.
Au point que Mgr Diarmuid Martin, archevêque de Dublin et l’un des plus éminents membres du clergé, déclarait en 2015 : «C’est
une révolution sociale qui s’est produite (…). Il est clair que si ce
référendum affirme l’opinion des jeunes, il reste beaucoup à faire à
l’Eglise»
La voie pour une Irlande unie et séculière : Séparer l’ Eglise de l’Etat !
Nous
écrivions dans un communiqué international, publié le 25 mai 2015, à
l’occasion du référendum victorieux à plus de 62% instituant en Irlande
le droit au mariage pour tous : « Une fois franchi ce premier pas
décisif, il convient que la République d’Irlande aille jusqu’au bout du
principe d’égalité. L'avortement reste illégal en Irlande. La loi
indique toujours que la mère et l'enfant à naître ont les mêmes droits.
C'est le VIIIème amendement de la Constitution voté en 1983 par référendum par 67 % de la population. Le peuple d’Irlande doit pouvoir voter de nouveau.»
Le peuple irlandais a voté. Le peuple irlandais s’est prononcé sans ambiguïté.
Alors que les 25 et 26 août prochains, le premier ministre irlandais, le Taoiseach Leo Varadkar accueillera le pape à Dublin pour clôturer la «Rencontre mondiale des familles», l’heure est venue d’amplifier encore cet important succès.
Liz O’Donnell, députée,prenant la parole devant leDáil Éireann, le Parlement de la République à Dublin, ne déclarait-elle pas le 9 novembre 2005 : «La
déférence tenace et attendue qui était la base des relations entre
l’Etat et l’Eglise catholique avec une extrême influence en termes de
résultats doit cesser absolument». Et Ivana Bacik, sénateur du Labour Party, affirmait à son tour le 18 juillet 2010 : «Le moment est venu d’une campagne pour une Constitution laïque qui représenterait le caractère pluraliste de la société».
Avec l’Association Internationale de la Libre Pensée dont elle est membre, avec toutes les associations laïques, humanistes, athées qui le souhaitent, la Fédération Nationale de la Libre Pensée entend
ne ménager aucun effort pour aider à ce que soient balayés les derniers
vestiges de l’Ordre ancien par la plus stricte Séparation des Eglises
et de l’Etat, garantissant la plus absolue liberté de conscience, seule
voie pour une Irlande libre et unie.
Paris, le 28 Mai 2018