Il vient d'être annoncé par voie de presse que 2000 jeunes élèves du premier et du second degrés seraient "mobilisés" à Quimper pour "fêter" la fin de la Grande Guerre.
Il y a cent ans se terminait la plus effroyable guerre que le monde et l'Europe aient jamais connue. Une barbarie jamais égalée à l'époque, qui sera amplifiée lors des guerres suivantes.
Qu’on en juge simplement pour notre pays, la France:
-1
400 000 soldats tués,
-300
000 civils assassinés,
-4
300 000 soldats blessés dont une partie estropiés à vie,
-1
soldat sur 10 prisonnier de guerre enfermé dans des camps,
-639
soldats français “fusillés pour l’exemple” par l’armée
française.
La
saignée a été telle que la France a perdu 1/4 de ses hommes de 18
à 24 ans...et près de la moitié de ses instituteurs des écoles
publiques.
Et
pourquoi ?
Anatole
France, le
grand écrivain,
l’expliquait en quelques mots au lendemain de la Grande Guerre:
“Ainsi,
ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils
mourraient. Ils en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas
au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas
à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois,
l'ignorance des victimes est tragique. On
croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.
“
Comment
peut-on envisager de “fêter” un tel évènement, d’organiser
une minute d’applaudissement ?
Comment l’Education Nationale, l’Académie de Rennes, l’Inspection Académique du Finistère, les Directions des Ecoles, des Collèges et des Lycées publics de Quimper et de Fouesnant ont-elles pu accepter, autoriser les Armées, des personnels des Armées à se substituer aux enseignants pour aborder ce sujet important de l’histoire de France qu’est la Grande Guerre.
Comment
l’Education Nationale, l’Académie de Rennes, l’Inspection
Académique du Finistère, les Directions des Ecoles, des Collèges
et des Lycées publics de Quimper et Fouesnant ont elles
pu accepter et co-gérer
une commémoration
publique du centenaire de
la fin de la Grande
Guerre
avec l’enseignement
catholique
du Finistère et l’évêché
lui-même ?
Comment
l’Education Nationale, l’Académie de Rennes, l’Inspection
Académique
du Finistère, les Directions des Ecoles, des Collèges et des Lycées
publics de Quimper et Fouesnant peuvent-elles
proposer à la jeunesse comme projet de vie celui d’un jeune engagé
volontaire en 1914, à 19 ans, et mort au combat en 1918, à 23 ans,
alors que
25% des jeunes français de 18 à 24 ans ont été victimes de cette
guerre sans avoir été volontaires
et 639 jeunes français ont
été fusillés pour
l’exemple par l’armée française (dont
7 jeunes finistériens
parmi lesquels un jeune quimpérois François Hénaff fusillé le 5
juin 1916 pour rebellion)
La
Libre Pensée-29 appelle tous les amis de l’école
publique
et de la paix
à s’opposer
à cette initiative.
Ne laissons pas massacrer les “poilus”
une seconde fois. Elle
invite toutes les associations et toutes
les organisations
syndicales amies de l’école
publique et de
la paix
à se rencontrer et à
organiser l’action pour
que soient respectés tous les morts de cette infâme boucherie.
Quimper
le 17/10/2018
Contact:
lalibrepensee29@gmail.com